Site antique de Tiddis à Constantine
le 17.05.14 | 10h00/El Watan Quotidien National d'Information
Réhabilitation programmée et inquiétudes justifiées Vieux de 2000 ans, ces vestiges restent miraculeusement bien conservés.
Trois mille ans d’histoire, dont une grande partie encore enfouie et dans un état de conservation impressionnant, font de l’antique ville de Tiddis, située à 28 km au nord de Constantine, un livre et un musée à ciel ouvert qui n’a pas encore révélé tous ses secrets, mais dont la fragilité est cependant source de légitime inquiétude. Enfouie sous terre, protégée par la montagne sur laquelle elle a été bâtie, Tiddis, ou Castellum Tidditanorum, la cité chargée de la protection de Cirta sous l’occupation romaine a été en partie mise au jour par l’archéologue français André Berthier en 1972.
Erigée en escaliers à flanc de montagne, ville de poterie, mosaïque et génie architectural, Tiddis a été épargnée par l’urbanisation moderne qui a englouti sa «grande sœur» enfouie sous l’actuelle ville de Constantine. L’antique cité, aujourd’hui sous tutelle de l’OGEBC (Office de gestion et d’exploitation des biens culturels), est protégée des intrus par une petite clôture ainsi que par une famille d’agriculteurs, dont des membres assurent la garde.
Après plus de 2000 ans d’existence, les ruines de cette ville forte restent miraculeusement bien conservées, malgré la végétation sauvage qui les envahit, les glissements de terrains et les coulées de boue les jours de forte pluie. Les gardiens du site, qui n’a pas encore été complètement fouillé ni délimité, attestent avoir découvert, par hasard, des vestiges de quartiers entiers qu’ils ont laissés sous terre, «de peur qu’ils ne soient abîmés ou volés», en attendant l’intervention des spécialistes. Les sept hectares dévoilés, sur une superficie totale du site estimée à 40 ha, renferment toutes les propriétés d’une ville romaine de l’Antiquité : des temples dédiés aux divinités, un forum (le plus petit jamais construit), des voies dallées, des quartiers d’artisans, des thermes et des réservoirs d’eau.(...)